Autodidacte, intellectuel rouge, Taieb Ben Bouazza fut l’un des protagonistes du syndicalisme marocain, au début des années 1950, une des périodes les plus troubles de l’histoire des luttes sociales et nationales du pays.
Le premier fait d’arme de Taieb Ben Bouazza a lieu en 1948, quand les autorités coloniales lui interdisent de séjourner à Jerada, (ville minière située à une soixantaine de kilomètres au sud d’Oujda), à cause de ses activités syndicales. Agé de 25 ans, le natif de Berkane est même banni de tout le Maroc oriental, qui lui servait alors d’arrière base pour l’organisation et la mobilisation des ouvriers de la mine.
Répression coloniale
Contraint de se replier sur Casablanca, le syndicaliste a de la suite dans les idées. Après avoir organisé ou réorganisé les grands groupements ouvriers (Compagnie sucrière, de transports, les cimenteries etc.) sur des bases plus favorables aux travailleurs marocains, Ben Bouazza se trouve une nouvelle vocation : consolider et « marocaniser » les noyaux syndicaux des ports et cités de l’Atlantique. Mais ce début des années 1950 est marqué par une campagne de répression quasi permanente, qui s’abat non seulement sur le leadership syndical et nationaliste marocain,mais aussi sur les Français de gauche.
Par Maâti Monjib
La suite de l’article dans zamane N°1