L’indépendance devait être progressive. La France était censée garder la main mise sur les domaines régaliens, dont la diplomatie et les affaires étrangères. Un scénario prévu et ratifié par les accords du 2 mars, qui consacrent officiellement l’indépendance du royaume. Seulement, les nationalistes du gouvernement de Mbarek Bekkaï, après de longues années de lutte, ne peuvent plus attendre. Le 23 avril, lors du conseil des ministres, il a été décidé de nommer un ministre des Affaires étrangères. Ca sera Ahmed Balafrej, alors secrétaire général de l’Istiqlal. Pour enfoncer le clou et mettre l’ancien occupant devant le fait accompli, le nouveau patron de la diplomatie marocaine indépendante est confirmé à son poste par dahir royal trois jours plus tard, le 26 avril. A Paris, certains députés se plaignent de la situation devant l’Assemblée Nationale. Toutefois, le gouvernement ne considère pas l’évènement comme une affaire d’Etat. Aucune mesure ne sera prise et c’est ainsi que, pour la première fois depuis 44 ans, le Maroc est souverain de sa diplomatie.
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