Objet d’interprétations et de récits contradictoires, le drapeau marocain a une longue histoire qui mérite d’être connue.
Qu’il flotte sur les bâtiments officiels, qu’il orne la voie publique ou qu’il soit agité par des supporters de football, le drapeau rouge frappé d’une étoile verte est devenu le symbole politique le plus familier des Marocains. Si tout le monde, ou presque, le reconnaît entre mille et un drapeaux, la majorité écrasante ne le connaît pas vraiment. En effet, l’histoire et la symbolique de cet emblème, comme beaucoup d’autres éléments indispensables à la constitution d’une identité nationale, restent une énigme à propos de laquelle beaucoup de (fausses) rumeurs circulent. Cette méconnaissance a suscité des sentiments mitigés. L’amour d’un instant laisse souvent place à l’indifférence, voire à l’hostilité. Une petite histoire du drapeau marocain s’impose donc pour tirer les choses au clair. Si l’usage de drapeaux de différentes formes, de tailles inégales et de couleurs variées est attesté depuis des millénaires, son origine demeure obscure. L’un des plus anciens drapeaux est un drapeau métallique découvert en Perse. Il a plus de 5 000 ans. Ce qui est néanmoins sûr est que son usage est étroitement lié à l’art de la guerre. Par un processus complexe, dont on ignore les détails à cause du manque de sources, le drapeau finit par incarner la force et la cohésion du groupe. S’emparer de lui revient non seulement à humilier l’ennemi, mais aussi à s’approprier sa force surnaturelle, son âme.
Par Nabil Mouline
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qui n’a rien ne peut rien offrir