Selon les historiens, la situation est inédite dans notre histoire. Après un règne aussi long qu’exceptionnel (1672 – 1727), Moulay Ismaïl laisse un pays tout en paradoxe. De l’avis des chroniqueurs contemporains marocains et étrangers, jamais ce territoire n’a été aussi sécurisé. La poigne de Moulay Ismaïl s’est en effet fait ressentir sur le volet sécuritaire, à tel point que les «coupeurs de routes» ont fini par disparaître, et que les mouvements rivaux du pouvoir n’ont pu émerger. Seulement, la stabilité politique qui a permis cette situation exceptionnelle vole en éclat à la mort du souverain. Avec des centaines de descendants et aucune consigne de succession claire, le pays plonge dans une profonde anarchie et bientôt une guerre civile. Dans l’Histoire du Maroc, c’est typiquement le moment où de potentielles nouvelles dynasties tentent de s’accaparer le pouvoir. Or, les tenants du pouvoir, à savoir les Guich des Oudayas et les Abid Al Boukhari, fractions militaires créées par Moulay Ismaïl, n’ont pas à lutter contre des prétendants de la nouvelle dynastie, car ils n’existent pas. Si l’instabilité règne et que l’armée fait et défait les sultans, ces derniers sont tous des descendants de Moulay Ismaïl. L’historien Daniel Rivet écrit à ce propos : «Pour la première fois dans l’histoire du pays, alors que le pouvoir est en état d’absence, il n’y a pas d’alternative dynastique».
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