Lorsque le Maroc et l’Algérie en viennent aux armes à l’automne 1963, plusieurs pays ont tenté une médiation afin d’arrêter la guerre. Et ce sont d’abord les «pays frères» de la Ligue Arabe qui s’y sont essayés. Mais Hassan II se méfie de cette organisation, qu’il estime pilotée en sous-main par l’Egypte de Gamal Abdel Nasser (1956-1970), réputée proche du régime algérien. Une médiation pour la paix est donc à chercher ailleurs, du côté de l’OUA (Organisation de l’Union Africaine, aujourd’hui UA). En 1963, l’empereur éthiopien Hailé Sélassié (1930-1974) est à la tête de l’organisation panafricaine. En outre, il est un personnage influent, considéré comme le chantre de la lutte anticoloniale après avoir défait les troupes italiennes dans son pays. Sa légitimité politique à l’échelle du continent est indiscutable et c’est aux côtés du président malien Modibo Keita (1960-1968), qu’il va œuvrer pour calmer les ardeurs guerrières des deux rivaux maghrébins. C’est finalement à Bamako, capitale du Mali, que les belligérants se retrouvent autour de la table des négociations le 29 octobre 1963. Alors que, près de 60 ans après, les relations entre le Maroc et l’Algérie sont toujours instables, aucune figure de la trempe de l’empereur éthiopien ne semble en mesure, aujourd’hui, d’assurer une telle réconciliation.
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