Alors que le pays recouvre son indépendance, en mars 1956, Tanger n’est officiellement rétrocédée au Maroc que sept mois plus tard. En cause, un statut très particulier et des intérêts multilatéraux. Le 2 mars 1956, en effet, la France reconnaît la fin du Protectorat au Maroc. Un mois plus tard, le 7 avril, c’est au tour de l’Espagne de faire de même. L’Empire chérifien n’a cependant pas recouvré sa totale intégrité. Au sud, il reste le Sahara, où les Espagnols conserveront un pied jusqu’en 1975. Et au nord, Tanger. Question épineuse, due au statut très particulier de la ville. Une particularité antérieure à l’établissement du Protectorat franco-espagnol, et qui remonte au moins à 1800. Déjà à l’époque, Tanger, du fait de sa position géographique exceptionnelle, jouit d’un statut très particulier. Elle est la seule zone de l’Empire chérifien où les consuls des principales puissances européennes sont installés. Le régime des capitulations accorde même à celles-ci des privilèges de juridiction sur leurs ressortissants respectifs, d’écoles et de bureaux de poste. Plus tard, la Conférence d’Algésiras donne notamment lieu à l’acte de naissance du statut de la zone internationale, principe confirmé en 1912, remanié une première fois entre 1923 et 1925, puis une seconde fois en 1928. On comprend, dès lors, que le statut même de ville du Détroit a retardé sa rétrocession officielle au Maroc, alors nouvellement indépendant.
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