Dans l’histoire du Maroc, certains sites sont considérés comme sacrés. Ils sont chargés d’une valeur spirituelle qui préserve leur inviolabilité. Sous l’effet de la loi du horm, nom donné à ce code tacite, certains mausolées, ou même des villes entières, sont en quelque sorte démilitarisés. Y faire régner la violence devient une offense aux gardiens spirituels du lieu. Ouezzane, érigée dès le Moyen Âge comme un haut lieu de pèlerinage, fait partie de ces sites protégés. La ville, chef-lieu de la province du même nom, est même doublement sacralisée car y reposent deux vénérables sanctuaires. Le premier est celui de Moulay Abdallah Cherif, descendant Idrisside et fondateur de la zaouïa des Taïbia au tout début du XVIème siècle. L’autre personnage objet de multiplies vénérations est le rabbin Amran Ben Diwan, que la communauté juive considère comme un saint miraculeux. Son mausolée, situé à Azjen, à quelques encablures de Ouazzane, est honoré depuis la mort du rabbin en 1782. La cité, forte de ces deux sépultures ne s’est donc pas donné la peine d’ériger des murailles de fortification, comme c’est le cas dans l’immense majorité des villes marocaines. Seules quelques portes quadrillent le périmètre urbain de la ville sans pour autant s’appuyer sur des structures militaires.
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