En ce début des années 1980, le Maroc est en guerre. Face à la complexité de la situation au Sahara, le souverain se doit de sortir une recette miracle de son chapeau. Ainsi est née l’idée d’un référendum dans les zones contestées. Qualifiée de courageuse, l’initiative de Hassan II est pourtant mal perçue, surtout du côté de l’armée qui entend profiter de son avantage militaire pour régler «physiquement» le problème. C’est durant la conférence de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) qui se tient à Nairobi au Kenya, que le roi révèle son plan. Le lendemain, le 26 juin, il s’en explique dans un discours historique dont voici quelques extraits:
«Parmi les problèmes débattus aujourd’hui devant notre Organisation de l’Unité Africaine, figure celui du Sahara Occidental. Nous n’entendons pas retracer ici l’histoire de la décolonisation de cette partie de notre territoire, injustement compliquée par le fait que le Maroc avait fait l’objet d’une double colonisation. Il nous suffira de dire que depuis l’accession du Maroc à l’indépendance, en mars 1956, nous n’avons jamais cessé de revendiquer ces territoires comme nous n’avons jamais cessé d’exiger leur retour à la mère-patrie dont ils n’avaient été détachés que par le fait colonial. Aussi, parce que nous voulons de toute la force de notre volonté sauver notre communauté africaine de ce qui peut la menacer d’éclatement t de déchirement, parce que nous voulons inlassablement conserver à l’OUA, face au monde entier, son image d’organisation cohérente, consciente et responsable, avons-nous décidé d’envisager une procédure de référendum contrôlé, dont les modalités feraient un droit tout à la foi aux objectifs des dernières recommandations du comité ad hoc – le comité des Sages- et à la conviction qu’à le Maroc de ses droits légitimes. En décidant de recourir à la solution fournie par la pratique du référendum- très prisée en Afrique- et préconisée par ses Sages, nous répondons d’abord au vœu et à la demande qui nous ont été exprimés par de nombreux chefs d’Etat amis, africains, arabes et européens. Ce faisant, nous avons conscience que le Maroc agit en membre loyal de la communauté africaine soucieux avant tout de l’intérêt supérieur de notre continent».