Au début du XXème siècle, quelques années avant l’établissement du protectorat, Casablanca se préparait à une mutation profonde, en s’appuyant sur une activité maritime qui allait en faire le poumon économique du royaume. Les paquebots ont commencé à s’y arrêter dés 1906, avant même la construction du port. Ils opéraient alors à partir de la rade foraine. Comme les cargos, les paquebots mettaient à l’ancre à une distance de moins d’un mile marin de la côte, et des barcasses venaient accoster le long des navires pour charger ou décharger passagers et marchandises. On disait alors de Casablanca que c’était un «port à barcasses». Les passagers étaient débarqués à dos d’homme jusqu’à mettre pieds à terre sans les mouiller… Un contrat avait, en effet, été signé en 1904, sous le règne du sultan Moulay Abdelaziz, avec une société française, pour la construction d’un «port» afin de permettre aux barcasses d’effectuer les opérations de chargement et déchargement des marchandises à l’abri de la houle. Mais le projet de construction initial a changé de dimension à la suite de l’établissement du Protectorat en 1912, et à la découverte des mines de phosphates de Khouribga en 1921. Le port a été mis en service progressivement, mais ce n’est qu’à partir de 1924 que les paquebots ont commencé à accoster réellement à quai, le long de la digue de protection du port, dite jetée Moulay Youssef, pièce maitresse du port en cours de construction.
Aucun Résultat
View All Result