La mythique cité irakienne avait bel et bien une sœur jumelle au Maroc. Connue sous le nom de Basrat Al Maghrib dans les écrits du géographe andalous El Bekri (XIème siècle), cette ancienne cité est aujourd’hui tombée dans l’oubli. Située dans le nord-ouest, à quelques encablures de la ville de Ouazzane, Bassora était à son époque l’une des plus importantes du territoire. L’historien archéologue Ahmed Achaâbane est celui qui s’est le plus penché sur l’étrange cas de cette cité disparue. Il estime que «cette citée fondée par les Idrissides n’avait rien à envier à Fès». Ses recherches l’ont mené à rétablir partiellement l’histoire de Basrat Al Maghrib. Fondée vers le VIIIème siècle, la cité était un centre de commerce reconnu en Méditerranée. La Bassora marocaine s’est spécialisée dans la production du lin, qui lui vaut d’ailleurs son surnom de Basrat el-kittane. Sa brutale disparition a longtemps intrigué les historiens. Pour Ahmed Achaâbane, l’hypothèse la plus probable reste un conflit armé. «Au XIème siècle, les Fatimides lorgnent sur le Maghreb Occidental. Le général Jawhar Alsiqli, principal porte-drapeau de la dynastie, aurait attaqué et détruit la ville de Bassora, alors bastion stratégique dans la route vers l’Ouest». Bien que les traces archéologiques du pillage et de l’incendie soient visibles, les archéologues restent troublés par la voûte du bain public restée intacte. Ils assimilent ce phénomène à de possibles inondations, qui se seraient ajoutées aux malheurs de Basra la maudite, la privant à jamais de l’occasion de faire de l’ombre à la mythique ville irakienne.
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