La relation qui lie le régime franquiste à la communauté juive reste obscure. S’il est fait mention de l’hostilité espagnole à son encontre, on parle peu en revanche du soutien financier que les Juifs ont apporté à l’effort de guerre du Caudillo et du rapport ambigu qu’il a cultivé à leurs égards.
La République espagnole, proclamée en 1931, avait apporté dans ses valises des changements radicaux, bouleversant la situation des juifs marocains du Protectorat. Les religions étaient désormais placées sur un pied d’égalité. Et en raison de leur passé séfarade, les juifs marocains pouvaient alors prétendre à la nationalité espagnole, après deux ans de résidence seulement dans la péninsule. Cette idée de leur octroyer massivement la nationalité espagnole effleura les plus hautes autorités du nouveau régime, qui souhaitaient reproduire le «Décret Crémieux» de 1870 (il avait accordé d’office la nationalité française aux 35 000 juifs d’Algérie). Cependant, le projet n’aboutit pas. Madrid y renonce, probablement pour ne pas créer deux types de juifs marocains : ceux de la zone ibérique devenus citoyens espagnols, et ceux du Protectorat français, régis par le statut de l’indigénat et soumis aux lois du sultan.
Par Adnan Sebti
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