La facette la plus ignorée de l’histoire de l’Algérie contemporaine est certainement celle de son pétrole. Dans L’«Histoire secrète du pétrole algérien», Hocine Malti met en lumière les recoins les plus sombres de cette manne, devenue une source de malédiction du pays.
L’histoire moderne de l’Algérie est en grande partie celle du pétrole. C’est ce qu’explique Hocine Malti dans son livre Histoire secrète du pétrole algérien, publié aux éditions La Découverte. Algérien de nationalité, grand expert et ingénieur des pétroles, Malti a été témoin des grands moments de l’histoire du pétrole, depuis la création de la Sonatrach en 1965, société qu’il mettra d’ailleurs en place aux côtés d’autres ingénieurs. La dimension politique dans le livre de Malti le dispute à celle technique. Ce pétrole, qui devait être une aubaine pour l’Algérie, un levier de développement, devient la source de malédiction, pour deux raisons : une économique, qu’on appelle la maladie hollandaise (Dutch disease), suite à l’irruption d’une richesse unique et subite dans un pays, et qui finit par éroder la compétitivité de l’économie, dépendante d’une situation de rente. La deuxième cause, d’ordre politique, est ce que l’auteur appelle «l’Algérie malade de ses dirigeants». Et d’expliciter : «L’Algérie est malade de ses dirigeants, pas de son pétrole. Ces dirigeants despotiques se sont emparés du pouvoir par la force des armes au lendemain de l’indépendance, un pouvoir que des successeurs corrompus ne veulent toujours pas remettre, à la fin de la première décennie du XXIe siècle, entre les mains de son propriétaire légitime, le peuple, et qui ont fait des hydrocarbures leur bien personnel».
Plus loin, l’auteur renchérit : «C’est parce que les responsables politiques et militaires ont découvert que les ressources du sous-sol pouvaient servir leurs ambitions de pouvoir, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, que l’Algérie a commencé à perdre son âme. Progressivement, le pétrole a cessé d’être une richesse destinée à assurer le bien-être du peuple ; il s’est transformé en pactole que se sont partagé ces responsables, avant de devenir pour eux un moyen de nouer des alliances contre nature et de garantir la pérennité de leur pouvoir».
Par Hassan Aourid
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