L’apparition du théâtre moderne au Maroc est le fait du Protectorat. Conforme à la mission civilisatrice dont il se veut le chantre, Hubert Lyautey, premier Résident Général, se charge personnellement de la supervision de la construction du premier théâtre casablancais au cours des années 1920. Naturellement, le public visé est constitué de la classe aisée européenne. Mais le théâtre va rapidement séduire d’autres cercles, influencés par l’art de la dramaturgie et de l’écriture théâtrale provenant de grands penseurs libanais ou égyptiens. Car en Orient, le théâtre est partie intégrante du mouvement culturel et politique naissant du nationalisme arabe. C’est donc dans le sillage de ce bouillonnement intellectuel que des marocains tels que Saïd Hajji ou Mohamed El-Qorri s’essayent à l’écriture théâtrale. Ce dernier va même jusqu’à mettre en scène et joué dans ses propres créations. Connu pour son militantisme acharné qui le conduit d’ailleurs à succomber sous les tortures françaises, Mohamed El-Qorri l’est aussi pour avoir créé l’hymne national marocain.
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