«Personne ne peut me renverser. Je jouis du soutien de la plus grande partie du peuple, de tous les ouvriers et de sept cent mille soldats». Mohammad Reza Pahlavi, le Shah d’Iran, se trompe lourdement. Lorsqu’il prononce cette phrase le 28 juin 1978, le «roi des rois» ne se doute pas qu’il sera chassé de son pays moins d’un an après. Par ses méthodes de dictateur mais aussi par sa naïveté, le Shah d’Iran précipite en ce mois d’avril 1979 la chute de son impopulaire régime. Pourtant, certains ont tout prévu. Parmi eux, des proches et sincères amis de Pahlavi comme le roi Hassan II. La relation intime entre les deux monarques est de notoriété publique. Les deux têtes couronnées se rendent régulièrement visite. Celle de Hassan II à Téhéran en avril 1968 est restée dans les mémoires. Dans les siennes, l’ancien Premier ministre Abdellatif Filali livre une anecdote symbolique du statut du roi du Maroc en Iran : «Arrivés aux portes de la capitale, le Shah invita le roi à changer de véhicule et à s’installer dans une voiture décapotable. Le Shah se pencha vers le roi et lui dit : savez-vous que c’est la première fois que j’entre dans Téhéran en voiture décapotable ? Et comme Hassan s’en étonnait et lui en demandait la raison, il poursuivit en souriant : C’est parce que je suis avec vous et qu’avec vous, rien ne peut m’arriver… Personne n’oserait me tirer dessus quand je suis à côté du descendant d’Ali et de Fatima, la fille du Prophète, à côté d’un des descendants de Hussein ! Le roi n’en revenait pas mais il constatera aussitôt que, la voiture ayant démarré, la foule s’est mise à crier : Ya Ali ! Ya Hussein !».
Aucun Résultat
View All Result