Il a longtemps plaidé pour la marocanité du Sahara et pour l’organisation d’une Coupe du monde au Maroc. Mais il a aussi fait de son club de toujours, le Wydad de Casablanca, le premier à s’inscrire dans l’ère de la modernité. Retour sur le parcours d’un homme brillant, dont la popularité demeure grande et le souvenir vivace, près de 16 ans après sa disparition.
Abderrazak Mekouar est sans conteste le plus célèbre des présidents de clubs qu’ait connu le football marocain. Il ne fait pas partie de la race des pionniers, mais de la génération d’après, qui allait surtout se distinguer dans les années 1970-80. Après l’épopée d’entraineurs et de présidents, qui assumaient souvent le rôle de l’homme-orchestre, comme le Père Jégo (Mohamed ben Lahcen al-Affani, de son vrai nom, qui officia tant au Wydad qu’au Raja de Casablanca), Ahmed Ntifi, Benjelloun-Touimi, Larbi Zaouli (TAS), voire Mustapha Belhachemi (Mouloudia d’Oujda), la transition vers la modernité allait être assurée par des figures emblématiques comme Mohamed Doumou (KAC de Kénitra) et surtout Mohamed Mekouar. Il incarne l’ère du président gestionnaire, stratège et manager, qui parle le langage des chiffres propre au football professionnel, sans perdre le côté «parrain» qui a prévalu dans les temps anciens. Pour comprendre le profil d’Abderrazak Mekouar, il faut remonter à son enfance. Tout est parti de là. Mekouar a vu le jour en 1931 dans l’une des maisons les plus célèbres de Fès, dans le quartier de Batha. Et pour cause, le père, Ahmed Mekouar (1892-1988), est un nationaliste de la première heure. La demeure familiale, en effet, sera le théâtre, treize ans après sa venue au monde, de l’élaboration du célèbre Manifeste de l’indépendance. Dont le premier signataire ne sera autre qu’Ahmed Mekouar.
Par Mohamed Abdelouahab Rafiqui et Karim Boukhari
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