Au début du XIXème siècle, la consommation d’alcool au Maroc est peu courante, et surtout très discrète car l’époque est au durcissement du dogme religieux. Mais à partir du milieu du siècle, les choses évoluent. L’infiltration des agents commerciaux et diplomatiques européens se multiplie dans les grandes villes. Une nouvelle communauté d’étrangers voie le jour et elle ne tient pas à renoncer aux plaisirs de l’alcool. Dès lors, les tavernes et autres cabarets destinés officiellement aux européens résidant au Maroc explosent littéralement dans les villes de débarquement des marchandises. Le cas de Tanger est éloquent. Mohamed Houbaïda, l’historien marocain spécialiste de la question cite des chiffres sans équivoque. En 1894, la ville du détroit ne compte pas moins de 200 bars, soit 150 de plus qu’en 1885. Le Makhzen du sultan Moulay Hassan s’inquiète et le fait savoir mais les tavernes européennes sont sous la protection consulaire et diplomatique des pays d’origine des tenanciers. Ainsi, français, espagnoles et italiens propriétaires de bars n’ont de comptes à rendre qu’a leurs consulats respectifs.
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