Elles sont aujourd’hui de plus en plus fraîches. Mais il y’a un peu plus de 60 ans, les relations entre la Tunisie et le Maroc se sont totalement rompues. En cette année, la sacralité du territoire marocain concerne d’abord la Mauritanie. Pour Rabat et ses alliés de la Ligue Arabe, nul doute que cet espace revient de droit au royaume chérifien. L’autre camp, incarné par la plupart des pays d’Afrique et mené en sous main par la France, souhaite l’émergence d’un nouvel Etat tampon à la lisière du Sahara. L’ONU est prié de trancher mais quelques semaines avant un vote décisif à l’Assemblée de New York, l’ambassadeur de Tunis à Rabat sollicite une entrevue avec le roi Mohammed V. Il y remet au souverain une lettre de Habib Bourguiba dans laquelle le «combattant suprême» y explique à son homologue marocain son intention de, non seulement reconnaître le futur état mauritanien, mais aussi de parrainer sa candidature dans les instances onusiennes. La Tunisie, seul pays «arabe» à soutenir l’émergence de la Mauritanie prend le Maroc à contre pied. Aussitôt, le roi Mohammed V décide le rappel de l’ambassadeur chérifien de Tunis Mohamed El Alami. La rupture diplomatique est actée et va durer jusqu’à la mort du roi en février 1961.
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