À l’avènement du Protectorat, les grands notables du pays sont priés de choisir leur camp. Celui du Makhzen, sous tutelle coloniale, mène alors campagne contre les tribus qui ont décidé de s’opposer à l’ordre établi. Dans la région du Haouz, El Madani Glaoui est le seigneur le plus influent et probablement le plus puissant du pays. En se rangeant du côté du régime, il s’engage à guerroyer les dissidents. Au début de 1915, il achève la soumission de l’arrière pays de Demnat avant de s’attaquer un an plus tard aux Aït Bellal. En 1918, Abdelmalek, fils d’El Madani est mortellement blessé lors d’une campagne dans la région d’Azilal. Jérôme et Jean Tharaud dans Marrakech ou les Seigneurs de l’Atlas décrivent l’une des dernières scènes du vivant d’El Madani El Glaoui «Madani avait pris dans sa main la main du général (Lamothe ndlr), il ne la quittait plus. C’était très émouvant de voir ce vieux seigneur berbère et cet officier français qui tous deux avaient perdu un fils à la guerre […] Son fils était mort de la plus belle mort que puisse envier un homme et que pour lui, il était fier qu’il fût tombé pour le Makhzen. Il dit «Makhzen» c’est-à-dire gouvernement du sultan, mais nous tous, nous comprenions bien qu’Abdelamalek était tombé pour la France».
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