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Mohamed Lahbabi : « L’USFP est mort »

La Rédaction par La Rédaction
29 janvier 2019
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A l’approche du IXe congrès de l’USFP prévu à la mi-décembre, l’occasion est belle de sonder l’un des ses fondateurs. L’analyse et les confessions de Mohamed Lahbabi sont sans équivoques. L’USFP est à un tournant majeur de son histoire.

Mohamed Lahbabi est un acteur incontournable de la saga du parti de la rose. Sa longue expérience est marquée par le passage par différentes ères politiques. Son parcours personnel et celui de son parti s’écrivent donc en fonction des fluctuations politiques, souvent au gré des affrontements avec Hassan II et son appareil d’Etat. C’est dire que la notion d’opposition n’est pas étrangère à ce témoin privilégié d’une époque où la lutte politique avait réellement un sens. Mohamed Lahbabi est né à Fès en 1924. Parallèlement à ses premières activités militantes, il suit une formation de droit à Sciences Po Paris. En 1959, il décide de suivre la mouvance de Mehdi Ben Barka et participe à la fondation de l’UNFP. Il avoue d’ailleurs avoir eu un faible penchant pour l’idéologie communiste, qu’il trouve aujourd’hui désuète. Néanmoins, le militantisme et l’engagement dont il fait preuve s’orientent définitivement à gauche. Rapidement, il trouve ses marques et ses repères politiques en la personne de Abderrahim Bouablid, son mentor. Leur association se traduit en 1975, lors du premier congrès USFP, qui officialise la scission avec son ancêtre l’UNFP. Mohamed Lahbabi, surnommé « Bobby », devient dès lors l’adjoint invétéré du premier secrétaire du parti, Abderrahim Bouabid. A eux deux, ils tentent d’incarner l’aile résistante du parti, souvent en proie à l’appel corrompu des sirènes du Makhzen. Le combat est rude et la lutte inégale. Hassan II, passé maître dans l’art du maniement de la carotte et du bâton, surprend par ses revirements stratégiques. Lorsqu’il ne séduit pas, il punit. Ainsi, en 1981, le monarque n’hésite pas à emprisonner les cadres de l’USFP qui ne soutiennent pas son idée de référendum d’autodétermination au Sahara. Mohamed Lahbabi, Abderrahim Bouabid et Mohamed El Yazghi passeront six mois à l’ombre. Auparavant, « Bobby » s’est déjà illustré par sa témérité, lorsqu’en mars 1965 il a osé dénoncer les dérives du régime en pleine session parlementaire. Professeur d’université, il sera radié du corps enseignant. Après la mort de Bouabid en 1992, Mohamed Lahbabi semble s’ériger comme un gardien des valeurs d’opposition incarnées depuis lors par l’USFP. Un parti qui connaît un tournant dans son histoire au moment où l’opposant historique, Abderrahman Youssoufi, devient le Premier ministre du gouvernement d’alternance en 1998. Mohammed Lahbabi y participe à sa façon en allant convaincre Youssoufi de rentrer de sa retraite cannoise et de prendre les rênes d’un pays auquel on prédit « la crise cardiaque ». Pour autant, cela n’empêche pas Lahbabi de dénoncer les coulisses de l’instauration de ce gouvernement inédit. L’action gouvernementale de l’USFP et la lutte pour le fauteuil de premier secrétaire qui déchire le parti après le départ du « zaïm » n’échapperont pas aux critiques acerbes de ce militant historique.

Quel regard portez-vous sur la manière de pratiquer la politique aujourd’hui?
Notre champ politique est complètement incohérent. Pourquoi existe-t-il 30 partis politiques dans un pays qui compte à peine plus de 30 millions d’habitants, alors qu’aux Etats-Unis, peuplés de plus de 300 millions d’individus, seul deux partis bataillent pour le pouvoir ? Je sais comment la plupart de nos partis ont été créés. Prenons l’exemple d’un dirigeant d’un grand parti politique qui voudrait être ministre. Lorsqu’il comprend que ça ne sera pas possible, il s’empresse de fonder une nouvelle formation politique. Mais quelle est son idéologie, son programme, sa vision de la société ? Réponse : aucune. Tant que cette mentalité prédomine, le politique au Maroc ne sera pas pris au sérieux. Mon ami Mohamed El Yazhgi a été emprisonné et torturé dans le passé. Après la démission de Youssoufi, il s’est engagé dans la course au secrétariat général de l’USFP. Nous étions tellement proches qu’il a commis l’imprudence de m’inviter à certaines réunions secrètes, au cours desquelles il complotait contre des membres de son propre parti. Ma déception a atteint son paroxysme lorsqu’il a déclaré publiquement, alors qu’il était ministre d’Etat : « Le Makhzen est mort ».

A propos de la façon dont se sont créés les partis, quelles sont les orientations qui ont donné naissance à l’USFP ?
En 1975, pendant le congrès extraordinaire qui a fondé l’USFP, nous avons dit à certains de nos amis partisans de l’action violente, comme Fqih Basri, que le parti devrait s’engager dans la lutte exclusivement politique et sociale. Nous avons rappelé que les temps avaient changé, et que les méthodes d’action, telles que nous les avions connues au milieu des années 1950, n’étaient plus d’actualité. La création de l’USFP dépendait beaucoup de cette volonté de n’engager le combat pour la démocratie que sur le terrain politique. De toute façon, nous avions compris depuis les révoltes de Dar Bouazza, en 1973, que l’armée nous avait définitivement échappé.

Comment se traduisait la lutte au niveau politique ?
Il a fallu attendre 1983 pour que le roi décide enfin de renouer le dialogue avec nous, en vue des élections législatives à venir. J’ai été chargé par le bureau politique d’entamer des négociations directes avec le pouvoir dans l’optique de cette échéance. J’ai d’abord rencontré le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Driss Basri, puis, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Benhima. Je connaissais déjà Driss Basri, que j’avais eu comme étudiant à la faculté. Je lui ai fait part de nos craintes quant à l’organisation des élections en soulevant notamment certaines anomalies, comme par exemple la fermeture des bureaux de vote à 16 h, un horaire absurde qui ne permet pas aux travailleurs de pouvoir voter. Driss Basri m’a reproché notre empressement et m’a affirmé que nous aurions de toute façon la majorité parlementaire. Il m’a ensuite introduit dans le bureau du ministre de l’Intérieur. Ce dernier a commencé la discussion en m’apprenant que ses collaborateurs et lui prévoyaient que l’USFP décrocherait 50 sièges de députés. Il est même allé jusqu’à me lire la liste des députés par circonscriptions. Ils avaient placé Abderrahim Bouabid en numéro 1 à Agadir, et moi-même en tête à Rabat. Assistant à cette scène surréaliste, je me suis permis de lui rappeler que le parti se chargeait lui-même de dresser la liste qu’il désirait, et que le nombre de candidats n’était pas plafonné à une quarantaine de noms, mais était plutôt de l’ordre de quelque 350. Nos estimions par ailleurs que nous étions capables de briguer au minimum 82 sièges. La réponse de Benhima ne s’est pas faite attendre. Il s’est exclamé : « Mais vous êtes fous ! C’est beaucoup trop ». Evidemment, le ministre n’avait aucune marge de manœuvre puisqu’il agissait sur ordre du Palais. Nous avons néanmoins passé tout l’après-midi à négocier sans que cela n’aboutisse. Immédiatement après, je suis allé chez Bouabid pour lui faire mon compte rendu. Le lendemain, Driss Basri m’envoyait un de ses collaborateurs, qui avait également été l’un de mes élèves, pour tenter une dernière fois de nous faire entendre raison. Peine perdue, car nous avions décidé avec Abderrahim Bouabid de tenir une conférence de presse pour dénoncer cette tentative de trucage des élections.

Ce type d’opposition comporte-t-il des risques ?
Nous savions que la prison nous serait réservée après ces événements, mais nous avons décidé d’assumer notre acte. Au final, la sanction ne fut pas celle que nous attendions. Pas de retour à la case prison, mais Bouabid et moi avons été retirés de la liste, lui dans la circonscription d’Agadir et moi dans celle de Rabat. Pire, les 42 noms de potentiels députés USFP que le ministre nous avait proposés ont été finalement négociés et approuvés avec l’Istiqlal de M’hamed Boucetta. Je me souviens en avoir parlé avec Mohamed El Ouafa (actuel ministre de l’Education nationale, ndlr), et je peux vous dire qu’il n’est pas fier de cet épisode de l’histoire de son parti. C’est d’ailleurs depuis ce moment-là que Bouabid a perdu toute estime envers l’Istiqlal, avec lequel il n’a plus vraiment eu de contact.

L’USFP d’aujourd’hui a-t-il trahi son héritage ?
A mon avis, on ne peut plus évoquer les péripéties de notre politique nationale sans l’englober dans une approche mondiale. Les mouvements d’indignation qui touchent l’ensemble de la planète orientent les individus vers une réflexion plus poussée sur la notion de citoyenneté. Au Maroc, il est question de réfléchir à la transition entre une monarchie du sujet à une monarchie du citoyen. Sous Hassan II, l’USFP s’est battu pendant 40 ans sur la base d’une idéologie prônant la démocratie et la dignité. Des valeurs contraires à la vision du monarque qui ne comprenait que le langage de l’obéissance, aidé en cela par l’institution d’une économie de rente. L’USFP s’est distingué dans cet âpre combat parce qu’il n’a connu que l’opposition, sans goûter aux tentations du pouvoir. Depuis la relative ouverture politique des années 1990 et surtout l’avènement du gouvernement d’alternance, le parti est devenu l’USFP des avantages personnels. Une indéniable coupure s’est faite avec l’essence d’origine du parti. Je me demande encore comment certains membres de l’USFP ont osé défendre Khalid Alioua lors de l’affaire du CIH. Jamais des gens comme Abderrahim Bouabid ou Mehdi Ben Barka ne l’auraient accepté. Aujourd’hui, l’USFP se dit être un parti d’opposition. D’opposition à quoi ? Je vous rappelle que le parti n’a fait aucune proposition depuis que le PJD est au pouvoir. Lorsque le roi Hassan II avait proposé le référendum au Sahara, nous nous y étions vraiment opposé. Je me souviens que presque l’ensemble du bureau politique était coincé dans le domicile de Abdelouahed Radi, et que ceux qui avaient le malheur de sortir étaient cueillis par les policiers. Aujourd’hui, on peut parler de conditions favorables, car je pense que la nouvelle Constitution offre une marge de manœuvre plus qu’intéressante. Mais il semble que cela ne suffise pas. L’USFP est mort !

A l’approche du prochain congrès de l’USFP, comment souhaiteriez-vous voir évoluer le parti ?
Pour le prochain congrès, je souhaite un changement de cap radical pour l’USFP. Il faut tout d’abord changer son nom. La notion de socialisme est désormais dépassée. Elle appartient aux expérimentations politiques du XXe siècle. De plus, le fait de changer de nom, comme en 1975, a le mérite d’insuffler une nouvelle dynamique, dont l’USFP a bien besoin. Je proposerais une appellation de l’ordre  du «Parti de la citoyenneté, de la dignité, et de la démocratie ». Concernant la réforme du parti, je souhaiterais une redéfinition de son statut. Afin d’assurer un renouvellement des dirigeants, il faudrait que les membres du bureau politique n’excèdent pas l’âge de 60 ans. Nous devrions également imposer la parité hommes-femmes au sein de la classe dirigeante de l’USFP. Quant à notre programme économique, il doit se consacrer à réduire les écarts d’inégalités criants dans notre pays.

Avec quelles autres forces politiques l’USFP d’aujourd’hui pourrait-elle tisser des liens ?
Il faudrait effectivement trouver la possibilité de s’ouvrir au maximum sur le champ politique. Ainsi, nous pourrions faire alliance avec le Parti socialiste unifié (PSU), qui partage avec nous des valeurs communes. J’ai beaucoup de respect pour des individus comme Mohamed Sassi, qui est un homme intègre et courageux. Pendant le gouvernement d’alternance, j’avais émis le souhait de trouver un accord avec Al Adl Wal Ihsane. Bien que nous n’ayons pas pour socle commun un même projet de société, je pensais et je pense encore qu’une entente est stratégiquement nécessaire. Aberrahman Youssoufi était le seul à l’époque à me prêter l’oreille à ce sujet. Au final, je prône un accord avec tous ceux qui veulent la démocratie, la citoyenneté et la dignité.

Le régime est-il prêt à subir ou à accompagner les éventuels changements en profondeur de l’USFP ?
Je suis conscient qu’un changement de cap radical ne se fera pas en toute facilité. Le règne actuel est toujours imbibé des pratiques makhzéniennes. Dans la réponse que m’a adressé Mohammed VI à l’un de mes courriers, il parle des Marocains comme de ses sujets. J’y vois là un signe qui ne trompe pas. D’un autre côté, des signes encourageants sont aujourd’hui visibles. La nouvelle Constitution est pour moi une formidable arme à engager dans la lutte pour la démocratie. Les jeunes sont également pleinement conscients des enjeux politiques, et il est certain qu’ils ne se laisseront pas faire. La presse a aussi un rôle majeur à jouer dans cette nouvelle dynamique. A ce propos, celle de l’USFP m’a encore une fois déçu. Il y’a quelques semaines, j’ai rencontré des journalistes de Libération et de Al Ittihad Al Ichtiraki qui souhaitaient revenir dans un article sur la scission de l’UNFP et la fondation de l’USFP. Ayant passé plus de trois heures à leur fournir mes témoignages accompagnés de documents inédits, je me rends compte lors de la parution que l’article en question ne fait que quelques lignes. Pire, mes propos sont faussement relayés pour corroborer la version officielle. Comment alors amorcer la révolution du parti avec ce genre de pratiques ? Il faut aujourd’hui tout remettre à plat.

Que pensez-vous de la polémique récente au sujet de la cérémonie de la bey’a ? Les rapports de force d’autrefois étaient-ils comparables à ceux d’aujourd’hui ?
La bey’a sous Moulay Hassan Ier a fait la preuve de son utilité. Les tribus de la fin du XIXe siècle n’étaient pas toutes soumises à l’autorité du Makhzen. Leur allégeance était alors un gage de stabilité politique pour le pays. Au cours des années Hassan II, tout le territoire était administrativement soumis. La seule réelle opposition au pouvoir était incarnée par l’USFP. Le rapport de force n’était évidemment pas de la même nature qu’au temps des tribus. Notre parti reconnaissait entièrement la légitimité de la monarchie, mais contestait le pouvoir personnel démesuré de Hassan II. A l’époque, nous militions pour l’instauration d’une réelle monarchie parlementaire en y incluant la notion de citoyenneté. Notre conception du régime politique n’a jamais été du goût du monarque, qui préférait parler des Marocains comme de ses sujets. C’est pour cela que nous n’avions jamais pu nous entendre. Même s’il arrivait aux deux parties de faire des concessions, elles ne relevaient que du détail et non pas du fond. Depuis 1962, Hassan II ne pouvait pas imaginer des élections libres où les partis politiques s’exprimeraient par le biais d’un programme exposant clairement leurs orientations. Pour l’Etat, la seule solution pour y remédier était d’institutionnaliser des élections truquées. Concernant la cérémonie annuelle de la bey’a, je n’ai pas le souvenir que les cadres du parti y aient participé. Pour nous, cette affaire était propre aux coutumes internes du Palais. Quant à la bey’a en tant que cérémonie d’investiture, je me souviens que Youssoufi a dû s’y rendre en catastrophe et que le texte l’instituant était plutôt bâclé.

Propos recueillis par Sami Lakmahri

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