Dans les dernières années du XVIIème siècle, le sultan a multiplié les audaces diplomatiques. Au point d’avoir envisagé, même furtivement et par le biais de bien des calculs, une alliance avec la France et l’Angleterre…
Entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, les empires de France et du Maroc seportent bien, chacun dans son genre. Le Roi-Soleil, Louis XIV, étend son influence aux confins de l’Europe latine, et son homologue marocain, Moulay Ismaïl, parvient à stabiliser les territoires du Makhzen comme jamais auparavant. Les deux Etats se retrouvent rapidement obligés de nouer des liens, et ce au plus haut niveau. De nombreux aspects de la relation sont à éclaircir. Les Français souhaitent ardemment trouver une solution aux tracasseries que causent les corsaires de Salé à leurs navires marchands. De plus, la concurrence commerciale que se livrent Versailles et Londres se traduit sur le terrain marocain.
Le sultan Moulay Ismaïl, quant à lui, semble porter en estime la puissance de Louis XIV, dont il ne cesse de vanter les victoires militaires en Europe. Avec la présence d’un Bourbon en Espagne, le second sultan alaouite souhaite nouer une relation apaisée avec le nouveau voisin du Nord, voire même négocier une alliance stratégique. Avant cela, il est important pour les deux parties de négocier le sort des prisonniers détenus chez les uns et chez les autres. Les deux monarques échangent régulièrement des courriers via le service consulaire de France au Maroc. Le 13 juillet 1681, un traité est conclu entre le Caïd Omar Ben Haddou, vice-roi du Gharb et représentant du sultan à Mehdiya, et le Chevalier Lefebvre de la Barre. Dans son article 15, il est stipulé que «le sultan enverrait un ambassadeur obtenir la ratification du traité par le roi de France».
Par Mohamed Yazidi
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