Ils ont fondé les deux plus puissants empires nord-africains de l’Histoire. Mais pour se succéder les uns aux autres, Almoravides et Almohades se livrent une guerre sans merci. Récit d’une passation de pouvoir sanglante…
«S’ils répondent à votre invitation et reviennent à la Sunna, s’ils vous aident à faire la guerre sainte contre les infidèles, alors laissez-les en paix ; ils seront vos frères dans la religion d’Allah et la Sunna de son Prophète. Mais s’ils sont rebelles à la vérité et persistent à apporter leur concours aux gens du mensonge et de la corruption, alors tuez-les partout où vous les trouverez et ne choisissez parmi eux ni compagnon ni allié». Le message d’Ibn Toumert à ses disciples est sans ambigüité. La menace à l’encontre de ses rivaux l’est tout autant. Le fondateur du mouvement almohade, qui va renverser la dynastie des almoravides en prenant Marrakech en 1147, lance une invitation à la guerre… sainte. Dans son traité préparant le déferlement de ses fidèles sur le Maroc, «A’azz ma Yutlab» (La chose la plus chère à laquelle on peut aspirer), le théoricien almohade appelle en effet au jihad contre ses rivaux «infidèles voilés» (Moulathamoune), qui selon lui, est un combat plus sacré que celui contre les chrétiens «deux fois et plus encore».
Par Sami Lakmahri
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