L’ancien secrétaire d’état américain a atteint un siècle d’existence avant de s’éteindre le 23 novembre 2023. Figure emblématique de la diplomatie américaine du XXème siècle, Henry Kissinger a entretenu des relations proches avec le Maroc et son roi Hassan II. Il s’est impliqué dans l’affaire du Sahara et s’est appuyé sur Rabat dans le conflit au Proche Orient. Retour sur un chapitre où l’ombre de Kissinger ne cesse de planer sur le royaume…
« En réalité, pendant toute une période de ma vie, j’ignorais où se trouvait cet endroit et je ne m’en portais pas plus mal ! » C’est dire le casse tête causé par l’affaire du Sahara à Henry Kissinger, cerveau de la diplomatie américaine durant les années 1970. Une migraine qui ne l’empêche pourtant pas de consacrer son temps et son énergie à intervenir dans une affaire qu’il considère comme stratégique pour les Etats-Unis. Mais avec le temps, Henry Kissinger va apprendre à bien mieux connaître le Maroc, sa région, et ses problèmes. Il y tissera même des amitiés, comme c’est le cas avec l’homme d’affaire Othman Benjelloun qui a connu le diplomate dans le cadre de sa fonction de conseiller au «Center for strategic international studies de Washington (CSIS)», présidé par lui-même. Lors d’un hommage rendu au banquier marocain, l’ancien secrétaire d’état a confessé : «Pour ma part, je demande toujours conseil [à Othman Benjelloun] quant à ma manière d’agir vis-à-vis du Maroc». En diplomate avisé, Kissinger cherche toujours conseil et ne ferme quasiment jamais la porte au dialogue. C’est d’ailleurs devenu sa marque de fabrique, basée sur la prudence à l’heure où le monde vit sous la menace d’une étincelle nucléaire en pleine Guerre Froide. Mais qui est cet homme venu bousculer l’ordre des faucons de la Maison Blanche ?
Par Sami Lakmahri
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