Le mot bidonville est aujourd’hui universel. Il désigne des habitations précaires, construites essentiellement avec des matériaux de récupération. C’est à Casablanca que l’on doit l’inspiration étymologique du terme. En 1953, une poignée de Français assistent à la construction et à l’assemblage d’une habitation de fortune à l’aide de bidons de grande contenance. Cette technique n’est pas née de l’imagination d’un architecte à la recherche d’originalité. Elle est plutôt la dernière trouvaille des dizaines de milliers d’habitants démunis qui cherchent à se loger dans la nouvelle ville attractive du royaume. A l’époque, les raisons de l’exode massif sont autant économiques que sociales. Les khammassa (métayers) préfèrent l’exil plutôt que d’accepter le rang social le plus bas de la tribu. Ils viennent donc grossir les rangs de ceux que l’on appellera les « bidonvillois ». La taille démesurée des lieux où sont implantées ce type d’habitations a valu l’association des mots bidon et ville. Soixante ans après, la ville blanche reste fidèle à sa réputation de cité des pauvres, puisque les bidonvilles ont connu un développement exponentiel et qu’il est toujours question de les éradiquer.
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