Mohammed Aouad n’était pas que conseiller du Roi Hassan II, mais aussi, de l’aveu du souverain défunt, celui qui lui a sauvé la vie.
C’était le 25 janvier 1951, et le résident général Juin avait lancé un ultimatum au sultan Sidi Mohammed Ben Youssef. Le Prince Moulay Hassan, futur Hassan II, n’avait pas admis l’humiliation infligée à son père et comptait aller voir le résident général, muni d’un pistolet. Mohammed Aouad, secrétaire particulier du prince, assis dans la banquette arrière de la voiture, aux côtés du prince, a senti un objet dur et comprit. Il souffla au prince de voir le sultan d’abord, avant de voir le résident, et une fois avec le sultan, il le mit, en catimini, en alerte. Hassan II reconnaît que si, ce jour-là, il était allé au bout de ses desseins, il se serait fait descendre par les gardes du corps du général (à l’époque) Juin. Imaginez le Maroc sans Hassan II. C’est la question qu’on s’interdit quand on écrit l’histoire. Mais nous sommes obligés, dans le cas d’espèce, pour jeter la lumière sur ce Slaoui, en l’occurrence Mohammed Aouad, qui a contribué à faire l’histoire.
Dans la panoplie des conseillers du Roi Hassan II, Aouad était à part. Le plus intime, incontestablement, car il a accompagnéHassan II depuis sa tendre jeunesse et était, depuis 1967, ministre chargé de l’éducation des princes.
Par Hassan Aourid
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