Dès que son nom est prononcé, les avis divergent : certains adhèrent à sa manière, tandis que d’autres, plus réticents, estiment qu’il exagère, qu’il est perturbateur, dérangeant, provocateur, imprévisible et, parfois, voire souvent, insortable.
Imprenable, difficile à gérer, il est jovial, moqueur, acerbe, coléreux, mélancolique… Il rit fort, mais crie tout autant contre l’injustice. Qui est-il exactement ?
Il est presque impossible de dissocier la personnalité de Nabyl Lahlou de son art. Dans la rue, sur scène, dans un film, devant la presse, dans un café ou lors d’un événement culturel… il est le même. Quand alors est-il artiste ? Où, précisément, Nabyl Lahlou est-il lui-même ? Il ne joue pas l’artiste : il l’est pleinement. À une journaliste qui lui demandait : «Qu’est-ce que cela vous fait quand les gens se retournent dans la rue, soit parce qu’ils vous trouvent un peu original, soit parce qu’ils vous ont reconnu ?», il répond : «Il y a très rarement des personnes qui se retournent, parce que j’ai l’impression d’être invisible». En réalité, Nabyl Lahlou fait partie de ces créateurs qui plongent dans les profondeurs de l’âme humaine et n’en ressortent qu’une fois qu’ils l’ont profondément intégrée. Cela l’impacte, impacte sa vie et son comportement. Mais d’où lui vient ce caractère fougueux, intransigeant et iconoclaste ? Il traque le conventionnel dans les domaines social, culturel et parfois politique, pour le pointer du doigt, le critiquer et le tourner en dérision. D’où lui vient ce don, cette force ?
Par Moulim Elaroussi
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