Avant d’être un guide spirituel, le Prophète a d’abord été un extraordinaire meneur d’hommes et un stratège sans égal. Son message arrivera aux quatre coins du monde.
Muhammad est né à La Mecque vers l’an 570 de l’ère chrétienne. Ses parents sont de condition plutôt modeste. Orphelin de père, il est accueilli par son grand-père Abdulmuttalib. Puis, après la mort de ce dernier, par son oncle paternel Abu Talib. Son père Abdullah fait partie du clan des Banou Hachim, qui jouit d’un certain prestige au sein de la société mecquoise, même s’il n’appartient pas à des groupes puissants et des grands négociants. De fait, le clan hachémite joue le rôle de leader d’une sorte de coalition informelle qui réunit les groupes moins puissants, qui défend souvent et vigoureusement l’intérêt des non-puissants face aux clans enrichis par le commerce transarabique. Cette « fonction» représentative des Banou Hachim et le respect dont jouit Abdulmuttalib et sa famille comptent parmi les facteurs déterminants dans le succès de la carrière religieuse, aussi bien que politique, de Muhammad. La majorité écrasante des Mecquois, comme Muhammad lui-même, appartiennent à la tribu de Qoreich.
Quand Muhammad atteint l’âge adulte, La Mecque est à l’apogée de sa puissance comme centre économique et religieux. Cette florescence économique est due, en grande partie, à sa position à mi-chemin sur la ligne caravanière occidentale qui relie le sud-ouest de la péninsule arabique au Cham (Syrie, Palestine, Liban et Jordanie). Cette ligne commerciale gagne en importance suite au long conflit armé entre les Byzantins et les Perses, qui rend peu sûres les voies aussi bien terrestres que maritimes de l’Arabie orientale et du Golfe arabique.
Par Maâti Monjib
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 73