Entre la fin du XIXème siècle et le début du XXème, l’Allemagne et la France se sont livrées à une féroce concurrence pour pénétrer, via des missions médicales, le royaume chérifien.
La médecine a représenté, aux yeux des puissances européennes, un moyen sûr et «pacifique» de prendre pied au Maroc, conformément aux idéaux des pionniers de la pensée coloniale qui ont commencé à développer des plans d’infiltration excluant les affrontements militaires et le recours à la violence. En plus des puissances intéressées par le sort du royaume chérifien, d’autres nations européennes se sont jointes à la course, fournissant leur lot de vrais et de faux praticiens. Diplomates, voyageurs et médecins, déclarés ou déguisés, ont ainsi pu mener des études et des recherches sur le pays, son système de gouvernance, sa société et ses relations avec ses gouvernés. Compte tenu de l’importance de la médecine, les Européens s’en sont servi pour approfondir leur connaissance de la société marocaine, en étudiant tout ce qui touche à l’histoire et à la civilisation du Maroc, et en surveillant ses caractéristiques géographiques et ethnologiques. Le contexte marocain de l’époque, marqué par la multiplication des épidémies et la dislocation des structures économiques, a été propice au développement de ces missions à double tranchant : humanitaires d’un côté, colonialistes de l’autre.
Par Mohammed Oubihi
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