Shamil Jeppie est un historien sud-africain, spécialiste de l’Afrique australe et de l’Afrique musulmane. Il enseigne à l’Université de Cape Town, dans son pays d’origine. Il nous décrypte, dans cet entretien avec Zamane, les angles multiples sous lesquels le Maroc est perçu sur son continent.
Comment, en règle générale, les Africains subsahariens perçoivent-ils le Maroc ?
Il serait très difficile de décrire, académiquement parlant, les perceptions du Maroc sur la totalité du continent. Celles des arabophones ou des francophones africains sont différentes de celles des anglophones. Je vais parler surtout de ce que je sais, autrement dit d’une région majoritairement anglophone qui est l’Afrique australe. Ma réponse est également subjective. Car, en tant qu’historien, j’ai étudié ma région natale et certaines parties de l’Afrique musulmane. Je peux dire que le Maroc est vu et apprécié beaucoup pour ses richesses historiques et culturelles et la profondeur civilisationnelle qui les porte. Sur le plan populaire, la cuisine marocaine, les arts et l’artisanat sont célèbres en Afrique du Sud. Ces dernières années, le couscous s’est étendu au-delà de l’Afrique du Nord. Le tajine fait aussi des progrès remarquables. Ces deux mets sont considérés comme essentiellement marocains. Actuellement, l’huile d’argan est portée aux nues, notamment à des fins cosmétiques. D’autres produits sont perçus par l’opinion publique comme spécifiquement marocains.
Propos recueillis par Maâti Monjib
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 74