Comme si leurs destins étaient liés, les empires chérifiens et ottomans jouent leur survie à l’aube du XXème siècle. Si les Marocains font face à la menace du colonialisme, les Turcs se débattent contre des sursauts révolutionnaires en interne et le danger du démembrement de leur empire. Pour autant, ils gardent une certaine influence sur le lointain Maroc…
Amis, rivaux, tantôt alliés, tantôt adversaires, le Maroc et l’empire Ottoman connaissent des relations de voisinage plutôt mouvementées. Mais, après plus de trois siècles de partage d’une frontière commune, la Régence d’Alger finit par céder. Affaibli par de graves difficultés économiques et politiques, le pouvoir satellite de La Sublime Porte ne peut lutter contre les velléités françaises en Algérie. À l’été 1830, le Dey est destitué et des milliers d’Ottomans sont reconduits au port turc de Smyrne, sur les côtes de la mer Egée. Cet épisode, qui vient chambouler tous les équilibres de la rive sud de la méditerranée, pourrait prédire une prise de distance entre Ottomans et Marocains. Pourtant, les deux pouvoirs musulmans ne vont cesser de garder des liens, parfois minces, mais jamais réellement rompus.
Par Sami Lakmahri
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