Ömer Faruk Dogan est sincèrement ravi de nous accueillir dans ses bureaux de l’ambassade de Turquie à Rabat. Nommé à ce poste stratégique qu’il occupe depuis juin dernier, le diplomate est à l’aise à l’idée d’évoquer les relations entre les deux pays, mais aussi de parler Histoire. Il nous explique comment les Ottomans considéraient l’empire chérifien et insiste sur certaines dates clés de notre passé commun. L’ambassadeur turc profite également de l’occasion pour faire l’état des lieux des relations actuelles, de la vigueur des échanges économiques, culturels et humains…
Tout d’abord, nous tenons à exprimer notre sympathie à l’égard de la Turquie qui a été frappée par un acte terroriste à Istanbul le 13 novembre dernier, qui a provoqué la mort de six personnes et en a blessé des dizaines, dont deux touristes marocaines… En sait-on davantage sur les circonstances et les conséquences de cet attentat ?
Malheureusement, le terrorisme n’a pas de nationalité, ethnicité ou religion. La Turquie lutte contre les plus cruelles formes de terrorisme depuis les années 1970 et continue de jouer un rôle majeur dans l’action internationale pour la lutte contre les organisations terroristes dans la région. Notre pays a très récemment lancé une opération aérienne nommée «Griffe Épée», dans le nord de l’Irak et de la Syrie visant les régions sous contrôle du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan, ndlr). Nous attendons de la communauté internationale qu’elle reste solidaire avec la Turquie dans sa lutte contre le terrorisme car celle-ci constitue une contribution à l’humanité tout entière pour éradiquer le terrorisme et apporter la sérénité aux peuples touchés par ce fléau.
L’attention a été portée sur la Turquie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Quel rôle a-t-elle et peut-elle encore jouer lors de ce conflit ?
En effet, la Turquie a joué un rôle important dans les pourparlers entre l’Ukraine et la Russie en tant que facilitateur-médiateur, à Antalya et à Istanbul. L’accord d’Istanbul (signé par les belligérants le 22 juillet dernier, ndlr) sur l’exportation des céréales ukrainiennes pour résoudre la crise alimentaire mondiale en est le résultat. Mais les nouvelles crises qui risquent d’être créées par la guerre entre la Russie et l’Ukraine devront être résolues de toute urgence. Notre objectif est que cette guerre prenne fin le plus rapidement possible avec l’instauration d’une paix juste, garantissant l’intégrité territoriale et l’indépendance de l’Ukraine.
Propos recueillis par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’interview dans Zamane N°145