De la journée du 26 décembre, l’Histoire retient la proclamation du protectorat espagnole dans la région s’étendant de Boujdour à Nouadhibou.
Non, la présence espagnole sur le sol marocain ne date pas de 1912. Les faits qui valident une occupation ibérique antérieure se sont déroulés en 1884. Cette année-là, Emillio Bonelli est chargé par la Société des africanistes de diriger une « exploration commerciale et politique ». Dans ce cadre, Bonelli passe un accord avec les chefs des tribus avoisinantes de Rio de Oro. Celui-ci date du 28 novembre. Il est au nom de la Société des africanistes, créée elle-même par la Société espagnole de géographie commerciale. L’objectif derrière cette création est de « développer la colonisation en Afrique », tel que précisé par l’économiste français Robert Rézette dans son ouvrage Le Sahara occidental et les frontières marocaines. L’accord commercial en apparence permet en fait à Bonelli de devenir « suzerain ». La région sur laquelle il a du pouvoir et dépendante de l’Espagne s’étend sur 500 km, de Boujdour à Nouadhibou.
Le 26 décembre de la même année, le roi d’Espagne notifie à ses ambassades à l’étranger la proclamation du protectorat. Dans son document, la Cour internationale de Justice précise que cette notification est une « circulaire portant ordre royal transmis le 26 décembre 1884 aux ambassadeurs espagnols à l’étranger par le ministre d’Etat J. Elduayen pour les charger de notifier le protectorat espagnol sur les territoires de la côte occidentale d’Afrique compris entre la baie de l’Ouest (actuellement Nouadhibou, ndlr) et le cap Bojador (actuellement Boujdour, ndlr) ».
Ghita Zine