Le jihadisme, ou la violence « légitimée » et exprimée au nom d’un idéal et d’un impératif religieux… D’où vient-elle et où puise-t-elle sa substance? Plongée dans cette violence ancienne, dont les racines sont en Orient, et à laquelle l’actualité du monde ne cesse de nous renvoyer.
Dans la galaxie des chercheurs orientés et des sécuritaires, le salafisme quiétiste ou éclairé est d’un intérêt mitigé, sauf dans le cas où il servirait d’antichambre à la radicalité. Là où on s’embarrasse, par souci d’objectivité et de précision, à rajouter des épithètes, djihadiste ou takfiriste, en parlant de salafisme, en Occident on fait peu de cas de ces nuances. Le salafisme est perçu, sans nuance, comme un vecteur de violence et un avatar de radicalité.
Dans la communauté des chercheurs, qui compte de grands noms, l’étude du salafisme se penche désormais sur des dérives identitaires des banlieues qui instrumentalisent la religion. Radicalisation de l’islam ou islamisation de la radicalité, selon la grande question posée par Olivier Roy, on ne peut évacuer d’un revers de main la corrélation entre la violence et l’instrumentalisation littéraliste de la religion. Le phénomène n’est plus circonscrit à ceux que Roy appelait les « déracinés de l’islam », mais aussi aux déracinés du monde occidental. La version littéraliste du discours islamiste devient l’exutoire des laissés-pour-compte du libéralisme sauvage, mais il n’est pas exclu que le littéralisme religieux, comme cela a été savamment étudié pour le cas des Talibans et ailleurs dans les cursus des medersas, peut faire le lit de la violence et de la haine.
Par Hassan Aourid
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