COP22, dans l’ombre de Trump
Si le royaume a réussi à relever avec brio le challenge de l’organisation d’un tel événement (30.000 personnes, 197 parties), sur le fond, en revanche, on repassera. Alors qu’elle était censée être la COP du passage à l’action, ce fut plutôt une COP de la «temporisation ». Les sujets importants comme l’agriculture ou les financements ont été décalés et la date de 2018 a été choisie comme date de finalisation des règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris (signé en 2015). Il faut dire aussi que la COP22 a été éclipsée par l’élection de Donald Trump comme président des Etats-Unis d’Amérique, le 8 novembre. Lorsqu’il était candidat, il avait annoncé qu’il ne lèverait pas le moindre doigt pour stopper le réchauffement climatique, un «complot inventé par les Chinois», et qu’il annulerait tous les accords, même si « les Accords de Paris sont irréversibles », selon les observateurs.
Maroc – UA, Un premier pas historique
« La réintégration par le Maroc de l’Union africaine n’est pas une décision tactique, pas plus qu’elle n’a obéi à des calculs conjoncturels. Elle est plutôt l’aboutissement logique d’une réflexion approfondie. Et lorsque nous annonçons notre retour, nous ne demandons la permission de personne pour obtenir notre droit légitime ». Lors de son discours à l’occasion de la célébration du 41ème anniversaire de la Marche Verte depuis Dakar, le Roi vient confirmer une rumeur insistante. Le Maroc souhaite réintégrer l’Union africaine, qu’il a quittée en 1984 à cause du siège accordé à la « RASD». Si le Roi évoque la «logique », c’est que la nouvelle stratégie africaine du Maroc ne peut se passer d’une représentation au siège de l’UA, à Addis-Abeba en Ethiopie. Fini donc la politique de la chaise vide, qui laissait un boulevard aux thèses de l’Algérie et du Polisario.
Leïla Slimani, ultime consécration
Le Tout-Paris en était déjà intimement persuadé, il avait vu juste. Leïla Slimani, jeune auteure franco-marocaine, a remporté le Goncourt pour son roman-thriller-fable tragique «Chanson Douce» (Gallimard), le 3 novembre dernier. Un profil atypique, puisque Leïla est très jeune (35 ans), signe seulement son deuxième livre (le premier s’intitule « Dans le jardin de l’Ogre »), et est la 12ème femme à remporter ce prix en 113 ans et l’une des rares lauréates à être née à l’étranger (25 prix en tout décernés à des auteurs nés à l’étranger). Une belle consécration donc, amplement méritée, pour une écrivaine qui n’a certainement pas fini de nous surprendre.
Mohamed Amgoun, plus vite que le vent
Au cours d’une olympiade officielle plutôt morose pour la délégation marocaine, Mohamed Amgoun pourrait bien donner des leçons à certains. Aligné lors de la finale du 400 m dans la catégorie T13 ( mal-voyants) des Jeux Paralympiques 2016 de Rio, disputée jeudi 15 septembre dernier au stade olympique Engenhao, l’athlète marocain a décroché la médaille d’or. Une performance rendue encore plus extraordinaire par le chrono réalisé par le champion. Mohamed Amgoun a non seulement pulvérisé le record de l’épreuve, mais s’est également payé le luxe de battre le temps du champion olympique chez les valides. Une prouesse qui le place sans aucun doute dans le panthéon du sport marocain.
Polisario, la fin d’une époque
Le 31 mai dernier, Mohamed Abdelaziz, secrétaire général du Front Polisario depuis 1976, s’est éteint des suites d’un cancer du poumon à l’âge de 69 ans. En Algérie, les drapeaux étaient en berne et 8 jours de deuil national ont été décrétés; preuve s’il en fallait du lien indéfectible entre Alger et le Polisario. La mort du leader sera-t-elle un tournant historique ? Permettra-t-elle de redistribuer la carte des intérêts dans la région, plus que jamais empêtrée dans le conflit du Sahara ? Pour l’instant, un successeur à Mohamed Abdelaziz a été élu cet été, il s’agit de Brahim Ghali, un séparatiste de la première heure, chef militaire, négociateur et diplomate. Mais le mouvement, lui, paraît être au creux de la vague. Jusqu’à quand ?