Un continent déchiré, déchiqueté, exploité, saigné à blanc et à sang, rejeté dans la marge… Malgré tout, l’Afrique est debout, grâce d’abord à ses hommes, à ses capacités à se régénérer et à la volonté de ses populations, à la fois une et multiples.
C’était le cri de ce grand roi amazigh, Massinissa, et c’est la plateforme de pensée d’une des grandes figures de la pensée universelle, Joseph Ki-Zerbo, né en 1922 dans ce qui s’appelait la Haute-Volta, aujourd’hui le Burkina Faso, qu’il déclina dans un riche parcours académique, consacré par son livre « Histoire d’Afrique Noire », paru en 1972, tout autant que dans sa trajectoire d’homme politique. La pensée profonde et originale le dispute chez lui à l’action. On le comparait à Toynbee, mais ceux qui ont lu son chant de cygne «A quand l’Afrique ? », s’apercevront qu’il procède d’un souffle socratique où il fait délivrer «la vérité» par le questionnement et l’observation, à côté de son érudition. Au lendemain des indépendances, Ki-Zerbo faisait partie d’un carré d’intellectuels à part. Il y avait ceux qui faisaient partie de l’ordre colonial et qui s’en sont distanciés devant l’ampleur des mouvements nationaux et qui ont forgé des succédanés, comme pour la négritude de Senghor ou l’«ivoirianité» de Boigny.
Par Hassan Aourid
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 74