Congé, repos, vacances, estivage, jours fériés : notions initialement distinctes, elles ont fini par se rapprocher. L’idée de «vacances» est d’abord religieuse avant de devenir, avec les temps modernes, profane.
Les moussems étaient autant de célébrations sacrées que profanes et donnaient lieu à des séquences festives (on se goinfre, on joue à la fantasia, qui s’appelait «la’b», c’est-à-dire jeu)… Les tirs étaient appelés «daq al-la’b», d’où l’expression «machidaq al-la’b» (littéralement des tirs à balles réelles). L’autre élément qui pouvait donner lieu à ce qui s’apparenterait à des vacances, ce sont les séquences agricoles : l’hibernation, la semence, la récolte. Yanar, appelé «mout al-ard» (la mort de la terre : hibernation) est consacré par une fête, Hagouza (à l’image de Noel ou du Thanksgiving) Mais le grand moment est l’après-saison de la moisson («l’hassad» en arabe, «anebdou» en amazigh). On donne libre cours après la récolte à des séquences d’allégresse, avec mariages, moussems, festins…
On a toujours un témoignage vivant dans le moussem d’Imilchil, après la récolte («kil, chil», dans la prononciation locale, «pesage»). On rend hommage au saint Sidi Hmad Oulmaghni, et on procède à des cérémonies de mariages collectifs, le tout ponctué de danses d’Ahidous et de chants d’Izlanes. Dans les grandes cités, on avait d’autres moments de pause, les Nzaha (pique-nique), les vendredi en fin d’après midi ou lors du printemps, ponctués de séances de malhoun ou musique al-ala (andalouse).
Par Hassan Aourid
Lire la suite de l’article dans Zamane N°153/154