Début juillet dernier, l’Algérie a soumis de nouveaux éléments à son dossier d’inscription au patrimoine auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Problème, outre la Mlehfa et la Gandoura, Alger propose aussi le caftan. Le Maroc s’indigne et réagit…
La rivalité entre Rabat et Alger se poursuit sur le terrain du patrimoine. Après l’épisode autour de la paternité du zellige, qui a secoué les milieux culturels et diplomatiques, il y a quelques semaines, voilà celui du caftan. Le 6 juillet dernier, l’Algérie a soumis à l’UNESCO un nouveau dossier comprenant des éléments que le pays souhaite protéger en l’inscrivant à sa liste de patrimoine à protéger. Mais en ajoutant le caftan, Alger se doute bien que, ce qui ne devait être une démarche anodine, risque de se transformer en affaire politique. Une offensive sur la paternité du caftan qui pourtant va à l’encontre de la logique même de…l’Algérie. L’année dernière, l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO), dont l’Algérie est un État membre depuis son adhésion en 2000, a inscrit 26 éléments dans la liste du patrimoine matériel et immatériel marocain dans le monde islamique, dont le caftan. Mais à l’époque, aucune contestation n’est venue entravée cette filiation d’un savoir faire qui a fait longtemps rayonné la couture de Fès. Interrogé à ce propos (à lire dans l’Invité du Mois de ce numéro page 28), Mohamed Mehdi Bensaïd, Ministre de la Culture, de la Communication et de la Jeunesse, regrette pour sa part que l’initiative algérienne ne réponde qu’à une logique «d’hostilité politique».