Et s’il fallait réécrire l’histoire des harkis au lendemain de la Guerre d’Algérie ? Ces soldats musulmans au service de la France méritent peut-être un meilleur sort dans l’historiographie coloniale. Une révision de cet épisode est actuellement le cheval de bataille du journaliste français Pierre Daum, auteur de l’ouvrage « Le dernier tabou », paru récemment aux éditions Actes Sud. Cette enquête met en lumière l’histoire de la Guerre d’Algérie à travers les harkis restés sur place. Dans une interview accordée à lamarseillaise.fr, Daum évoque une version de faits confirmant « des travaux antérieurs qui, depuis une dizaine d’années, ont complètement démonté cette fausse idée selon laquelle les harkis se seraient massivement engagés par amour du drapeau tricolore, par patriotisme, voire par désir de maintenir l’Algérie française ». Le journaliste fait intervenir d’anciens harkis rencontrés dans soixante villages algériens, qui témoignent d’un aspect « pervers » de l’oppression coloniale. Selon les témoignages, « la France a placé des millions d’Algériens dans une situation telle que la seule solution pour donner à manger à leur famille ou pour se soustraire aux menaces du FLN était de frapper à la porte de la caserne française ». Une version des faits qui contredit « le massacre » perpétré par la France en 1962 contre cette armée, qui se serait démobilisée en masse pour se repositionner du côté du FLN. N’ayant finalement choisi aucun camp, « les harkis et leurs enfants ont tendance à avoir été maintenus dans cette misère originelle » qui ronge leurs villages, comme l’explique Daum.
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