En plus de demander l’ouverture d’une enquête aux Nations Unies, à Genève, sur le cas des Marocains expulsés d’Algérie en 1975, l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH) a présenté deux cas de disparition au moment des faits. Une première.
Le 21 septembre dernier, l’OMDH et l’Association de défense des Marocains expulsés d’Algérie (Adema) ont organisé un séminaire aux Nations Unies à Genève pour faire la lumière sur le cas des 45 000 familles marocaines expulsées vers le Maroc. Une décision arbitraire prise en 1975 par le président algérien, Houari Boumediene, en réponse à la Marche Verte. Le but de l’OMDH est l’ouverture d’une enquête à Genève pour connaître toute la vérité sur ce drame, déterminer les responsabilités et obtenir des réparations. L’OMDH -qui a réalisé sa propre enquête pendant trois mois- a abordé les disparitions forcées et a déjà pu présenter deux cas concrets : celui de Hasna K., une fillette de 12 ans arrêtée par la police en novembre 1975, et celui de Omar Z., arrêté en septembre 1975 puis emprisonné à Sidi Bel Abbès. La situation conflictuelle entre l’Algérie et le Maroc pourrait-elle entraver cette recherche de la vérité? Non, selon Boubkeur Largou, président de l’OMDH, pour qui la politique n’a pas à interférer dans le règlement d’une question liée aux « crimes contre l’humanité ». D’ailleurs, si le représentant algérien à Genève a demandé à l’OMDH de se pencher également sur le cas des centaines d’Algériens expulsés du Maroc, en 1973, lors de la marocanisation des terres, il a tout de même reconnu la nécessité d’aborder les expulsions de 1975. Un bon début.