L’émigration marocaine à destination de l’Italie a rapidement explosé, au point de devenir phénoménale. À quand remonte son origine, quel est le passé et le présent de la communauté marocaineen Italie ?
Le 28 janvier 2020, le magasin d’une commerçante marocaine de 36 ans a été vandalisé à Brescia et des croix gammées taguées sur sa devanture. Deux jours plus tard, 400 habitants de la ville se sont massés devant cette vitrine pour soutenir la jeune femme et scander des slogans anti-racistes.
Cette histoire, banale, étant donnée l’ambiance qui règne en Italie, et dans toute l’Europe quant aux émigrés, reflète bien toute l’ambigüité et les paradoxes de la situation des quelques 600.000 Marocains, sinon plus, qui vivent en Italie, régularisés (environ la moitié) ou clandestins. Ils sont issus d’une émigration très récente au regard des autres pays d’Europe : ils n’étaient que 1500 en 1981 et 83.000 étaient recensés 10 ans plus tard. Depuis, avec quelques fluctuations, leur nombre n’a cessé de croitre au point qu’ils dépassent les Marocains d’Allemagne, de Belgique et des Pays Bas, dont les départs du Maroc ont désormais presque un siècle.
Jusqu’à récemment, leur nombre augmentait régulièrement de 10 % par an, au point de devenir la 3ème émigration marocaine après celle de France et d’Espagne, et, en Italie, la plus forte émigration non seulement maghrébine mais encore moyen-orientale, désormais uniquement concurrencée par les Albanais et les Roumains. Elle reste aujourd’hui encore, en Italie, la deuxième immigration en nombre, après les Albanais, arrivés en masse à partir de 1991.
Par Zakya Daoud
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