Au Maroc, le phosphate est un trésor national. Son histoire est longue, complexe. Elle se confond, depuis un peu plus d’un siècle, avec celle du royaume…
Alors que l’Office chérifien des phosphates (OCP) s’apprête à souffler, l’été prochain, sa 104ème bougie, ce qui en fait l’une des plus anciennes institutions du Maroc moderne, il faut rappeler que l’histoire du phosphate a débuté quelques années auparavant, précédant même l’établissement officiel du protectorat. Dès le XIXème siècle, géologues et aventuriers venus d’Europe (Allemands, Français, Ibériques,) vont tenter d’explorer à leur manière, et avec les limites de l’époque, le sous-sol marocain.
À la fin du XIXème siècle, les Français prospectent surtout dans les régions d’Afrique du Nord déjà tombées sous leur domination, à savoir la Tunisie et l’Algérie. Des phosphates ont été trouvés en Tunisie et seront exploités dans la foulée. Mais il faudra attendre le début du XXème siècle, quand le Maroc sera relativement plus accessible aux missions européennes, pour que les choses sérieuses commencent. En 1905, des traces du minerai sont ainsi découvertes dans les environs d’Imintanout, non loin de Chichaoua,près d’Essaouira. La découverte est de taille et marque un premier tournant. Les prospections poussent et se multiplient. Surtout, elles vont progressivement aiguiser les appétits, et pas seulement chez les scientifiques.
En 1912, deux explorateurs européens, Combeias et Lamolinerie, découvrent le précieux minerai dans la région d’El Brouj, petite localité au sud de Casablanca connue pour être la capitale des Béni Meskine. Une prospection systématique des plateaux est alors entreprise. Assez rapidement, un riche gisement est découvert dans la région de Oued Zem. Cette découverte sera décisive parce qu’elle persuade définitivement les autorités du Protectorat à créer, plus tard, un Office pour l’exploitation du minerai.
Par Younes Mesoudi
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