Un siècle après le dernier séisme dévastateur dans la région (le 22 septembre 1522), la capitale de l’Empire chérifien est à nouveau secouée. Le tremblement de terre du 11 mai 1624 est considéré par les experts comme le plus puissant de l’histoire récente du Maroc, après celui du premier novembre 1755. Les quelques témoignages qui nous soient parvenus font tous état de la destruction de nombreuses maisons de Fès et de plusieurs centaines de morts à déplorer, la plupart ensevelis sous les décombres. Dans une lettre adressée à sa famille, un certain Abdelkader El Fassi y raconte que «des craquements sont d’abord apparus sur les murs des maisons, puis les bâtiments se sont effondrés […] Nous n’avons jamais assisté à un tel malheur». D’autres sources juives déplorent que le Mellah soit le quartier le plus atteint, probablement à cause de la vétusté des édifices de la communauté juive. L’autre conséquence de ce terrible séisme est d’ordre politique. Confronté quelques années plus tôt à la peste la plus ravageuse de cette époque, les Saâdiens, déjà en proie à une guerre civile, ne se remettront pas de la destruction partielle de Fès. La dynastie s’éteint 20 ans plus tard. D’autres villes comme Taza et Meknès sont également sévèrement touchées. Le séisme de 1624, dont l’épicentre se situe probablement dans le pré-Rif, nous rappelle que cette région est loin d’être géologiquement stable…
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