De Gaulle aime le 18 juin. Cinq ans, jour pour jour, après son célèbre appel à la résistance depuis sa base londonienne, le héros français de la seconde guerre mondiale peut enfin recevoir chez lui, à Paris. Un peu plus d’un mois après la libération officielle de la capitale (le 8 mai), le général organise une cérémonie de célébration et tient à la présence du sultan du Maroc, Mohammed Ben Youssef. Le français souhaite lui témoigner sa reconnaissance dans sa lutte contre les forces de l’Axe et la Résidence générale au Maroc d’obédience vichyste. À cette occasion, Charles de Gaulle confère à Mohammed Ben Youssef le titre de Compagnon de la Libération. Il devient, avec Winston Churchill, le seul chef d’Etat admis dans cet Ordre très restreint. Par cette spectaculaire décoration, de Gaulle indique clairement que le personnage du sultan est un allié de la France, et qu’il faudrait donc compter sur lui pour de futures négociations pour l’indépendance du Maroc. Or, lorsque les rapports se tendent entre le sultan et le Protectorat au début des années 1950, le général n’est plus au pouvoir. La lutte se fera donc sans lui.
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