Il aura fallu une coalition entre deux puissances européennes, un déferlement sans précédent de soldats dans le Rif, de chars, d’artillerie lourde, de bombardements aériens, d’acharnement sur les civils et même l’usage d’armement chimique. Au terme de cinq années d’une guerre coloniale inédite dans les annales, Ben Abdelkrim El Khattabi, chef de la résistance rifaine, dépose enfin les armes. Acculés militairement et privé depuis plusieurs semaines de son nid d’aigle du Jbel Amekran, El Khattabi et ce qui reste de sa troupe se rendent. Symboliquement, le chef rifain dépose son fusil entre les mains d’un officier français, le colonel Corap, chef des services politiques de Taza. Durant trois jours où il est traité avec les honneurs d’un perdant magnifique, se négocient les conditions de sa reddition, signée officiellement le 30 mai 1925. En août de la même année, El Khattabi prend la direction de son exil qui le conduit à l’île de la Réunion. Il y reste vingt ans avant de s’évader et de rejoindre le Caire. Mais son apogée est derrière lui et le 27 mai 1926 sonne pour lui, comme pour l’ensemble du monde sous domination coloniale, la fin d’un rêve. Celui, un peu fou, de bouter, par les armes, des puissances qui se croyaient invulnérables.
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