Foyer de civilisation, l’antique ville de Sijilmassa n’est désormais plus que ruines. Comment ce carrefour urbain, reconnu de tout le bassin méditerranéen, a-t-il sombré dans l’oubli ? Récit d’une disparition aussi brutale qu’incompréhensible.
Je dois dire que nulle part au Maghreb je n’ai vu plus de cheikhs d’une conduite aussi régulière, encourageant la science et les savants avec une élévation de pensée et des sentiments purs et nobles.» La description de Sijilmassa par Mohamed Ibn Hawqal n’est pas exagérée. Le marchand de Bagdad, grand voyageur de son temps, est resté marqué par sa visite de la cité phare du Tafilalt accomplie vers 960. A cette époque, la ville de Fès est tout juste centenaire. Elle n’est pas encore au centre de l’attention des premiers musulmans d’Afrique du Nord. Le choix même de son emplacement est dicté par une logique implacable. La future capitale du Maghreb occidental est fondée comme un prolongement de l’axe commercial dont Sijilmassa est le carrefour incontournable. C’est dire l’importance de cette dernière, bâtie aux confins orientaux du désert marocain, et lieu de transit de toutes les richesses subsahariennes.
Par Sami Lakmahri
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