La vie et le combat d’Edmond Amran El Maleh (1917 – 2010), mêlant communisme et humanisme, ont été un exemple pour tous les Marocains, musulmans ou juifs.
Le Parti communiste marocain (PCM) a réalisé un grand bond en avant dans les années 1940. L’époque s’y prêtait, le communisme avait le vent en poupe. Dirigé essentiellement par des communistes français, il s’est appuyé sur une classe ouvrière marocaine de plus en plus influente, sévissant dans les secteurs industriels, miniers, etc. cette classe a multiplié les acquis syndicaux et exercé une véritable pression politique, du fait notamment des mouvements de grève.
Sur le plan international, et une fois passée la période de doute (1942) quand les communistes craignaient une possible alliance entre les Américains et le gouvernement de Vichy, le communisme se portait au mieux. L’arrivée de De Gaulle, synonyme d’ouverture politique en France, et la victoire des Soviétiques à Stalingrad, renforcèrent la popularité du parti communiste, qui a pu, entre autres, largement recruter dans les rangs des juifs tant eu Europe que dans les pays arabes. L’implantation et la diffusion du communisme au Maroc ont été aussi encouragées par le renouvellement opéré à la tête de l’Union générale des syndicats confédérés du Maroc (UGSCM, ancêtre de la future UMT) en 1943, et qui a bénéficié à de nombreux jeunes communistes marocains, juifs ou musulmans. Parmi les figures de cette marocanisation progressive du PCM, celle d’Edmond Amran El Maleh.
Par Mohamed Bourrass
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