C’est simple, puisqu’il y a des juifs de Cour, des juifs du Makhzen, il est naturel qu’il y ait des juifs révolutionnaires. Les premiers sont des soumis, les seconds portent le changement social. En somme, à l’image du reste de la société marocaine.
«De fait, ce n’est pas si simple. Comment être minoritaire et avoir voix au chapitre en tant que citoyen, dans un pays où la sujétion est une donnée historique, un pays qui ne reconnaît que des «sujets», où la citoyenneté est une denrée pour consommation extérieure ? Pas le choix, sinon celui de l’opposition radicale. Comment être entendu dans sa propre communauté juive où, par besoin de protection, la sujétion est une donnée historique ? Inutile de se battre pour s’y faire entendre, pas le choix donc, sinon celui de l’opposition radicale. Comment être compris, dans son désir de partager son combat pour une société plus juste et plus ouverte, par la communauté musulmane, comme juif, alors que je ne suis que toléré ?
J’ai lu un grand nombre de fois dans le regard des militants musulmans « mais de quoi il se mêle ? ». C’était incompréhensible pour certains d’entre eux, tellement évident, un juif est un inférieur. Alors, m’exprimer et me manifester comme je le faisais pour la défense des droits, ils ne le supportaient pas. Cela m’exaspérait et des fois je m’en amusai».
Par Rahamim Benhaim
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