Beaucoup de jeunes d’aujourd’hui seraient étonnés de savoir que des Marocains de confession israélite ont combattu la présence française au Maroc.
D’abord il y a le départ massif des juifs, depuis des décennies, en direction de la France, d’Israël et d’Amérique du Nord. Ce qui fait que la majorité des Marocains de moins de quarante ans n’ont jamais vu un compatriote juif en vrai. De ce fait, ils considèrent les juifs, quels qu’ils soient, comme des étrangers, voire des Israéliens. Cette dernière perception semble même dominante chez les jeunes illettrés. Ensuite, la présence au Maroc depuis plus d’un siècle et demi des écoles de l’Alliance Israélite Universelle (AIU). Enseignant principalement en langue française et ayant comme élèves presque exclusivement des Marocains juifs, cela perturbe la perception que les Marocains musulmans ont de leurs compatriotes juifs. De fait, les juifs instruits des grandes villes modernes deviennent progressivement francophones, notamment à partir des années 1930, d’où la confusion entre juifs et colons. Cette francisation rampante de la communauté juive urbaine fait qu’une bonne partie de ses membres ont été mieux intégrés dans la société coloniale que leurs compatriotes musulmans. D’autant que le taux de scolarisation était beaucoup plus élevé chez les israélites que chez les musulmans.
Par Maâti Monjib
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N’oublions pas que ces mêmes juifs instruits ont été les premiers à prendre place dans les ministères du Maroc indépendant