Les crises énergétiques qui ont secoué le Maroc des années 1970 provoquent de graves conséquences politiques et sociales. Les victimes les plus spectaculaires restent celles appelées «chouhada koumira», expression ironiquement utilisée par Driss Basri, artisan de la répression des années de plomb. Également appelé la «révolte du pain», ce violent épisode social s’est déroulé entre le 20 et le 21 juin 1981 dans les rues de Casablanca. Devant la flambée des prix des produits de premières nécessité, les syndicats ainsi que les partis d’opposition de gauche appellent les citoyens à manifester leur colère. Plusieurs milliers de personnes se rassemblent au cœur du quartier Hay Mohammadi. La contestation est agitée, le mouvement de foule est difficilement contrôlable. Ce genre de mobilisation n’est pas courant dans le Maroc troublé de cette époque. L’ordre est donné aux forces de police de réprimer sévèrement les manifestants. Dans la confusion, une véritable «chasse aux syndicalistes» s’organise et dure presque 24 heures. Le nombre des victimes dépasse la centaine selon les rapports de l’IER (Instance Equité et Réconciliation). Ce tragique chapitre demeure la parfaite illustration des dégâts causés par des années de troubles économiques.
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