Comme son nom l’indique, la cérémonie de la «Lila» ne peut s’effectuer que de nuit. Bien plus discret qu’une scène de festival, ce rite s’effectue en général au sein même de la maison symbole de la zaouïa. Durant la nuit, l’objectif est de pouvoir entrer en contact avec les «mlouks» grâce aux pouvoirs combinés du «maâlem» et de la «tallaâ» (la voyante-thérapeute). En plus de la musique, d’autres codes sont utilisés pour faire références aux «mlouks» souhaités. Par exemple, différentes couleurs sont ainsi utilisées dans ce but. Chez tous les gnawas du Maroc, le déroulé de la «lila» est codifié et parfaitement exécuté. Elle débute par le rythme des «qraqebs» et des tbels (tambours) accompagnés du ‘guembri’. Des chants et des danses sollicitent la «baraka» (la bénédiction de Dieu) afin que la cérémonie se déroule sous les meilleurs auspices. Jusqu’alors, l’ambiance est plutôt divertissante, ce qui fait monter la température pour les rites sacrés à venir. Lorsque le Maâlem le souhaite, il décide d’entamer l’interprétation de morceaux sacrés, destinés à invoquer les «mlouks». Ces derniers sont alors invités à rejoindre la cérémonie, en prenant possession des adeptes. Auparavant, un animal est offert en sacrifice, et son sang et récolté afin d’en faire l’offrande aux «mlouks». Chacun des esprits est invoqué par son nom et caractérisé par sa couleur. C’est à ce moment que le rythme de la musique s’accélère permettant ainsi aux adeptes d’atteindre l’apogée de la transe. Ce n’est qu’aux premières lueurs de l’aube que le rythme de la musique décélère, permettant aux participants djinns et humains, de regagner leur juste place.
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