Malgré la dureté de leurs conditions de vie, les Marocains s’amusaient, comme aujourd’hui, à prendre plaisir à la vie. Chacun selon ses moyens, mais toujours en communauté. Il y avait des loisirs pour tous.
Au Maroc, tout le monde se divertissait comme il pouvait. Pour les gens des métiers, les moyennes et les basses classes citadines, rien n’était plus beau que d’écouter un «cheikh» chevronné chanter une qassida de malhoun en arabe dialectal accompagné seulement d’un luth, un souisdi et une taârija (petite tambourine à main). Chaque fin de semaine, l’assistance de ce type de divertissement se rassemblait le jeudi soir ou le vendredi après-midi pour déguster les beaux poèmes traitant des qualités du prophète, de ses compagnons ou de la beauté féminine, des cours d’eau, des fleurs, du lever du soleil et du crépuscule… Tafilalet, Meknès, Marrakech et Fès en sont les plus grands centres au Maroc.
D’abord le malhoun
Mohamed Ben Tayeb El Alami, homme de lettres, poète de renom au XVIIème siècle, était l’un des fins auteurs de textes de malhoun. Son ami et contemporain, Mohamed ben Qassim Ben Zakour a pour sa part écrit un grand nombre de poèmes de malhoun (qui seront introduits dans la musique andalouse). Dans la nouba de Raml al maya, la chanson célèbre au Maroc «Salou ya ibad» qui constitue l’une des belles pièces de la «nouba», est de sa création. Ces deux érudits, contemporains de Moulay Ismaïl, étaient de grands mélomanes et «aimaient prendre leur part des plaisirs de la vie».
Par Mohamed Bousselam
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